Les marques de l’été : Le Mille Bornes, la route des vacances en jeu de société (2024)

Véronique Yvernault

25 juillet 2024 \ 05h48

2 min. de lecture

En dates

• 1954 Création du Mille Bornes par Edmond Dujardin, aidé parJoseph Le Callennec,l'illustrateur de La Pie Qui Chante.
• 1965 Le jeu commence à s'exporter en Europe et en Amérique du Nord.
• 1971 Joseph Le Callennec modernise les cartes
• 1981 Les éditions Dujardin sont rachetées par la société Regain Galore
• 2007 Rachat de Dujardin par TF1 Games
• 2008 Le Mille Bornes fait ses premiers pas dans le jeu vidéo
• 2011 Déclinaison du jeu sur mobile et tablette
• 2021 Rachat de Dujardin par Jumbodiset
• 2023 Lancement d'une version internationale du jeu, baptisée 1000km.

On aurait pu penser que, comme nombre d’innovations et vu sa thématique, le Mille Bornes avait été inventé dans un garage… mais, non ! « C’est dans la cave de sa maison d’Arcachon qu’Edmond Dujardin l’a mis au point. A la base, il visait un objectif éducatif : développer un jeu de société pour aider les joueurs à apprendre le code de la route », expose Yannick Lapalu, directeur marketing de Dujardin (groupe Jumbodiset). L’inventeur n’en était pas à son premier essai : dès 1947, il avait conçu l’Autoroute, obtenant une médaille d’argent au concours Lépine, puis Stock-Cars en 1950 et l’Autostop en 1951. Mais c’est en 1954 qu’il connaît un vrai succès avec le Mille Bornes.

La « route des vacances » en cartes à jouer

Pour concevoir ce jeu, Edmond Dujardin s’est inspiré de la fameuse « route des vacances », la Nationale 7 qui, sur presque 1000 km (996 km pour être précis), reliait Paris à Menton. Il a créé lui-même les premières cartes et la boîte du Mille Bornes avec l’aide du célèbre graphiste et auteur de la Pie Qui Chante, Joseph Le Callennec. Près de vingt ans plus tard, ce dernier est missionné en 1971 pour retravailler et moderniser les cartes, modifiant notamment une petite facétie présente dans la version originelle : alors que les 46 cartes « bornes » du jeu, indiquant le nombre de kilomètres que le joueur peut parcourir, sont illustrées d’un animal (canard, hirondelle, lapin, papillon et escargot), c’est l’escargot qui matérialisait la borne 200 km. Après cette modernisation, cette borne est illustrée – plus logiquement – par l’hirondelle, l’escargot étant remisé à la borne 25. Mais, qui va piano va sano…

D'autant que, au jeu des Mille Bornes, les rebondissem*nts ne manquent pas. Qui ne s’est pas déjà agacé de rester bloqué pendant des tours à un feu rouge ou après une crevaison ou une panne d’essence ? Heureusem*nt, si le jeu comporte 18 cartes d’attaques, il compte aussi 38 cartes de parades. Au fil des ans, elles ont été modernisées. Dans sa version « Green », le jeu intègre aussi de nouveaux items comme le pic de pollution interdisant de circuler sauf en covoiturage ou la panne d’électricité pour les voitures électriques.

3^ème jeu le plus contributeur de chiffre d’affaires en France

Le Mille Bornes a aussi su se décliner sur divers supports : jeux de plateaux, jeux vidéo, jeux à gratter avec la Française des Jeux et même des versions… en chocolat ! Il s’est également ouvert à la licence avec des versions à l’effigie de Cars, Pat’Patrouille, Mario Kart ou encore, cette année, Sonic. Un renouvellement qui permet au jeu de recruter encore et toujours de nouveaux adeptes. « L’an dernier, nous avons vendu plus de 275 000 exemplaires du Mille Bornes en France, troisième marque de jeu de société la plus génératrice de chiffre d’affaires en 2023 », détaille Yannick Lapalu qui, si les ventes du Mille Bornes suivent les temps forts habituels du marché du jouet, note aussi un pic de mi-juin à mi-juillet avec les départs en vacances.

Pour cette année anniversaire, Dujardin, propriété du groupe Jumbodiset depuis 2021, a lancé plusieurs nouveautés, dont une édition prestige, une de poche ou encore la nouvelle version Mille Bornes Rush qui, avec des parties plus courtes et des cartes d'attaques inédites (vol, demi-tour...), vise un public plus adulte. Que les fans se rassurent : on pourra toujours s’agacer d'être coincé pendant des tours à un feu rouge en pestant sur le manque de chance et, bien sûr, les autres joueurs qui trichent !

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